Au-delà des statuts juridiques :
Ten Bō Rin, « faire tourner la Roue du Dharma » (de la Loi), c’est d’abord retrouver l’essence et la signification réelle du Dharma, de la Vérité, et à partir de cette compréhension s’éveiller à sa vraie nature, éveiller les autres et œuvrer pour le bien-être de toute l’humanité.
Le chemin de cette compréhension passe par:
- La pratique-réalisation, zazen dans le dojo, concentration, observation,
- La connaissance des enseignements du Bouddha, des Maîtres et des Patriarches de la Transmission,
- La discipline, c’est à dire accepter un vrai disciple du Bouddha, pratiquant les six Paramitas (le don, la patience, l’effort juste, l’observance des kai (des préceptes), la pratique de la méditation et la sagesse issue de la vision juste et de la faculté de discerner entre le réel et l’illusoire), attentif à son comportement moral, attaché à créer l’unité entre pensées, paroles et actions dans sa vie quotidienne,
Le Bouddha fit tourner la Roue du Dharma pour la première fois en prononçant le sermon des Quatre Nobles Verites à Bénarès : il y a la souffrance et l’insatisfaction, cette souffrance a une cause et aussi une fin, et il y a un chemin qui mène à la libération.
Le parcours de ce chemin est l’objet de Ten Bō Rin. Cela veut dire:
- Demeurer fermement sur l’octuple sentier symbolisé par les huit rayons de la Roue du Dharma en pratiquant la vision juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, l’attention juste, la concentration juste, l’effort juste, les moyens d’existence justes.
- S’engager à développer personnellement les qualités universelles du Dharma que sont la Vérité, la Paix, l’Amour, la Conduite juste, la Non-Violence,
- Mettre réellement en pratique les 4 voeux du Bodhisattva :
- sauver tous les êtres, si nombreux soient-ils,
- vaincre tous les bonnos(attachements), si nombreux soient-ils,
- acquérir tous les Dharmas, quel que soit leur nombre,
- réaliser la Voie du Bouddha, aussi parfaite soit-elle.
Aujourd’hui, les « réalités » sociales et économiques ont engendré pour les êtres humains une situation qui ne prend plus racine dans le Dharma. L’ignorance et l’égoïsme créent sans cesse inégalités et discrimination, produisent un karma néfaste pour le futur, et maintiennent les êtres dans la souffrance et l’errance du Samsâra. Maître Deshimaru souhaitait que ses disciples, moines, nonnes et bodhisattvas pratiquent la Voie partout là où le Dharma a été oublié, et bien sûr dans la cité.
A partir de la pratique de zazen, chaque endroit devient le lieu de la Voie, chaque action manifeste le Dharma et chaque instant est celui où l’on fait tourner la Roue du Dharma.
C’est le propos « ambitieux » et humain de l’association Ten Bō Rin.
Ten Bō Rin proposera des sesshin, l’approfondissement des enseignements du Bouddha, des Maîtres et Patriarches du zen, des semaines fuse, des rencontres interreligieuses, et des sessions valorisant différentes activités reliées à la pratique telles que l’alimentation, la voix et le chant, la gestion de l’énergie, les arts (calligraphie, sumié …) et autres projets qui surgiront de la pratique.
Par ailleurs, sans s’investir dans des démarches sociales ou humanitaires, assumées par des associations diverses créées à cet effet, l’association Ten Bō Rin indiquera à ses adhérents des manières simples de développer « personnellement » l’action désintéressée ou le bénévolat, et plus particulièrement d’entrer en relation avec ceux dont nous croisons quotidiennement le chemin (les voisins, les gens âgés, les enfants ou les personnes handicapées, en fin de vie …). Chacun restera libre d’y investir ses moyens, son temps ou son énergie. Un projet collectif pourra naître d’une sangha unie.
Une association rassemble ceux qui ont un objectif commun. Ten Bō Rin concerne ceux dont la motivation n’est pas moins que de restaurer le Dharma dans notre monde et d’y vivre une vie conforme à la Vérité pour le salut de tous les êtres.
Si chacun développe un esprit libre de profit, renforce sa foi et son courage, gère son énergie et met son savoir et ses compétences au service de l’humanité, ce qui se vit dans le dojo devient naturellement la source à partir de laquelle la Roue du Dharma est mise en mouvement.